Conférence de haut niveau sur le rétablissement de flux de capitaux durables et un financement robuste du développement
Forum de Paris sur les flux de capitaux
La présidence saoudienne du G20 et le Forum de Paris ont conclu le 8 juillet 2020 une conférence virtuelle ministérielle de haut niveau. La conférence a examiné les défis liés à la volatilité des flux de capitaux internationaux - exacerbée dans les économies émergentes par la crise sans précédent de COVID-19 - et les réponses possibles pour aider à rétablir des flux de capitaux durables et à mobiliser un financement solide pour le développement.
La conférence était coprésidée par M. Mohammed Aljadaan, ministre des Finances du Royaume d'Arabie saoudite, et M. Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances de la France. La conférence a réuni les ministres des finances et les gouverneurs des Banques centrales, les chefs des institutions financières internationales (IFIs), les dirigeants d’institutions financières privées et d'éminents universitaires.
En réponse à la crise sanitaire et économique sans précédent résultant de la pandémie du COVID-19, les gouvernements et les banques centrales du monde entier ont pris des mesures exceptionnelles, notamment des mesures de soutien budgétaire, de politique monétaire et préservation de la stabilité financière sans précédent. En outre, le lancement de l'Initiative historique de suspension du service de la dette (ISSD) pourrait fournir environ 14 milliards de dollars de soutien en liquidité immédiat et crucial par les seuls créanciers officiels pour les pays les plus pauvres en 2020, selon les estimations du Groupe de la Banque mondiale.
Cette réponse mondiale donne des résultats ; cependant, la situation reste difficile. Les sorties de capitaux de nombreux pays émergents et en développement ont atteint des niveaux sans précédent et leur capacité à accéder aux marchés internationaux des capitaux de manière robuste a été remise en question. Dans ce contexte, en lien avec la résilience financière, des progrès ont été réalisés en matière de soutenabilité de la dette dans le cadre de l'Initiative de suspension du service de la dette ainsi que du programme de financement du développement au milieu de la pandémie de COVID-19.
S'exprimant lors de l'événement, Mohammed Aljadaan, ministre saoudien des Finances, a déclaré : « En réponse à la pandémie du COVID-19, les pays du G20 ont mis en œuvre des mesures de soutien budgétaire, de politique monétaire et de préservation de la stabilité financière sans précédent et ont veillé à ce que les institutions financières internationales puissent apporter un soutien essentiel aux pays en développement et aux pays à faible revenu. Alors que la crise se poursuit, nous nous coordonnerons avec les pays membres du G20 pour promouvoir un financement durable pour les pays en développement, soutenir le retour des flux de capitaux vers les marchés émergents et les pays en développement, renforcer la résilience et promouvoir des sources de financement plus durables. »
Bruno Le Maire, ministre français de l'Économie et des Finances, a déclaré : « Une crise sans précédent nécessite des décisions extraordinaires. Le G20 et le Club de Paris ont franchi une étape historique pour faire face à l'impact du COVID-19 en lançant « l'Initiative de suspension du service de la dette » (ISSD) au profit des pays les plus pauvres, notamment en Afrique. Nous devons continuer à travailler ensemble pour assurer sa réussite. Dans les prochaines étapes, nous avons également besoin des bons outils pour soutenir les pays souffrant de sorties de capitaux. Nous ne pouvons pas laisser cette crise détruire des années d'efforts pour attirer des investisseurs et soutenir la croissance ».
La conférence a favorisé des discussions approfondies sur des questions clés à travers trois sessions parallèles en petits groupes.
La première session, « Financements durables pour le développement de l'Afrique », comprenait des discussions sur l’ISSD et a exploré les moyens de restaurer l'accès aux marchés pour les pays africains, d'augmenter les flux privés internationaux et de soutenir le secteur privé africain, en particulier les PME.
La deuxième session, « Mesures à prendre pour faire face à la situation actuelle et favoriser la reprise des flux de capitaux vers les économies émergentes », s'est concentrée sur les perspectives des flux de capitaux, en explorant les outils qui peuvent être mobilisés pour atténuer les risques de sortie de capitaux et le rôle du FMI en financement de long terme. S'exprimant lors de la session, Ahmed AlKholiefy, gouverneur de l'Autorité monétaire saoudienne a souligné que « le rétablissement des flux de capitaux est essentiel pour maintenir la stabilité du système financier mondial. Nous travaillons avec les pays du G20 pour mieux comprendre les causes de ces volatilités et discuter des mesures à prendre pour les atténuer ».
La troisième session, « Renforcer la résilience et développer des sources de financement plus durables pour l'avenir », a exploré les moyens d'améliorer la résilience des pays émergents et en développement, y compris par le développement des marchés de capitaux nationaux, tout en examinant les compromis immédiats et à moyen terme entre les différentes options de politique publique ainsi que le rôle de la coopération internationale.
Les résultats de la conférence alimenteront la discussion de la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des Banques centrales du G20 qui se tiendra le 18 juillet 2020, sous la présidence saoudienne du G20.